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"Le scandale de l’affaire Dutroux". Jean Nicolas et Frédéric Lavachery

 


Un livre mis au pilon en belgique suite à ses révélations


Jean Nicolas et Frédéric Lavachery
Dossier pédophilie
Le scandale de l’affaire Dutroux
Flammarion, 2001 (20 €)

 

Les deux auteurs font l’historique de leur enquête critique qui touche les aspects criminels du capitalisme ultra-moderne, dans sa phase actuelle de la fusion et de la complicité Etat-Mafia. Au travers de cette enquête sur le scandale de la prostitution et de l’abattage sexuelles de jeunes proies enfants, adultes, en Belgique et en Europe, les deux auteurs pénètrent de l’intérieur dans les coulisses de ce marché mafieux ; de celui des revendeurs à celui des commanditaires hauts placés. De plus les deux auteurs pointent exactement la phase de développement actuel criminogène de ce devenir monde du capitalisme ultra-moderne en Europe, et partout dans le monde . Ce bouquin d’investigation journalistique révèle violemment que le monde est une marchandise. Et on comprend mieux qu’il est gêné en haut lieu et qu’il y ait eu pilonnage par l’editeur...

L’affaire d’Outreau cacherait-elle l’« affaire Dutroux » ? « Le spectacle sert beaucoup plus à cacher qu’à montrer »

De l’étrange protection de Marc Dutroux (pédophile et autres affaires mafieuses internationales) à l’affaire d’Outreau, l’autre côté du drame, déni de justice, déni de présomption d’innocence. Les innocents d’Outreau ont-ils payé pour d’autres affaires crapuleuses, ou, dit autrement : ont-ils payé pour le laxisme et la protection d’une mafia internationale ?


La pédophilie n’a pas de nationalité. Tous les pays sont concernés. La France, des histoires récentes l’ont démontré, comme les autres. Mais qui sait qu’elle a été impliquée dans le plus grave des scandales de ce genre : l’affaire Dutroux ?
Août 1996, Marc Dutroux est arrêté. Brusquement confrontée à la pire des horreurs, la Belgique passe de la stupeur à la révolte. L’onde de choc fera le tour de la terre, mais le séisme ébranle en profondeur le petit royaume.
Cinq ans plus tard, la justice belge croit que Dutroux est un prédateur isolé, ce que les auteurs, au terme d’une enquête fouillée et riche de révélations, contestent. Reprenant l’affaire à zéro, suivant les traces du « monstre de Marcinelle » de sa naissance à son actuelle vie en prison, ils vont plus loin.
Travaillant sur de multiples documents secrets, le dossier pénal de Dutroux comme le fameux dossier Pinon, sur des témoignages nouveaux et des pièces inédites, ils remontent le fil de l’histoire contemporaine belge pour découvrir l’importance du malaise et du drame.
Argent caché, réseaux s’étendant sur l’Europe entière, personnalités nommées à tort ou à raison dans de multiples histoires louches au point que de graves pressions font succomber tous ceux qui veulent lever un coin du voile... cette enquête révèle les terrifiants dessous du scandale de la pédophilie. Un scandale qui bouleverse les consciences. Et qui ne connaît aucune frontière.

« Le Président du tribunal de Grande Instance de Paris, statuant en référé nous a prescrit de faire état des protestations du Roi des Belges contre les atteintes portées à sa réputation contenues dans cet ouvrage. »

 


1- Résumé

Le premier chapitre décrit l’enfance et la jeunesse de Marc Dutroux. On y relève que la justice belge, par le juge Lacroix, de Charleroi, arrête Dutroux dès 1983 pour crime sexuel et le relâche « faute de preuves ». Ce scénario sera resservi régulièrement au fil des ans, avec la participation, outre Lacroix, de la cour d’Appel de Mons, présidée par le juge Agneessens.
Le deuxième chapitre expose l’incroyable faisceau d’actes judiciaires et policiers qui tous devaient conduire à l’arrestation de Dutroux avant la catastrophe découverte par la population en août 96 et qui, tous, ont conduit à l’accomplissement de cette horreur. Le troisième chapitre est consacré aux travaux de la commission parlementaire d’enquête sur la façon dont les pouvoirs exécutif et judiciaire ont conduit le dossier Dutroux, Nihoul et consorts. Le quatrième chapitre examine le cas de Michel Nihoul. On y relève notamment, que la justice bruxelloise a délibérément ignoré, dans un procès de proxénétisme, les indices graves de réseau de pédocriminalité impliquant des amis de Nihoul et de Patrick Haemers, l’un d’entre eux offrant à Nihoul un alibi dans le cadre de l’affaire Dutroux. Nihoul est un personnage central dans l’organisation de partouzes où criminels de caniveaux et gens de la haute société s’entemélangeaient, sous le contrôle des services secrets du pays. Enregistré par un micro caché, Nihoul dira : « Ni moi ni Dutroux ne survivrons au procès ». Le cinquième chapitre aborde l’Europe de la pédophilie sous l’angle des pistes précises que la justice belge a délibérément négligées dans l’enquête Dutoux et consorts.

Le sixième chapitre recense les pressions qui pèsent sur les témoins, les enquêteurs, les journalistes et les citoyens actifs, pressions qui vont de la décrédibilisation par manipulation de l’opinion à la disparition tragique et inopinée, en passant par diverses formes d’intimidation, de chantage ou d’achat. Le député socialiste Claude Eerdekens, qui s’est considérablement assagi depuis, déclara à la télévision « Le juge Connerotte a donné, lors d’une séance à huis clos devant notre commission, le nom de personnalités, notamment du monde politique, qui ont apporté un soutien à Marc Dutroux et Michel Nihoul », ajoutant « nous touchons à un volet de protections à ce point important que j’ai le sentiment que certains membres de l’appareil de l’Etat s’organisent pour nous empêcher de continuer. »

Le septième chapitre aborde la question des ballets roses révélée au public par le « dossier Pinon », ouvert en 1980. Lorsqu’il n’était pas encore secrétaire d’Etat à l’Energie, le sénateur écologiste Olivier Deleuze affirmait, dans une interview, « sur base des quatre dossiers en notre possession, je peux affirmer ceci : oui, il y eut des ballets roses à la fin des années 70 impliquant des hauts personnages de l’Etat. Mais des dossiers ont disparu ou ont été planqués ».
Le huitième chapitre passe en revue les indices nombreux, sérieux et concordants qui désignent la maison royale de Belgique comme verrou de dossiers criminels qui sont devenus autant d’affaires d’Etat. Le premier maréchal des logis Jean-Luc Decker a traduit dans une note la tension au sein des équipes qui mènent l’enquête Dutroux : « Au sujet de la déclaration (du témoin) X3 mettant en cause la famille royale, il faut savoir qu’à ce jour cette déclaration n’est pas encore en procédure. J’ai profité de l’occasion pour préciser au conseiller Marique qu’aucun enquêteur de l’antenne Neufchâteau ne faisait d’enquête à charge de personnes bénéficiant de l’inviolabilité, d’immunités, de privilèges de juridiction ou autres. » Un autre dossier explosif et enterré, celui des comptes à pseudonyme de la Kredietbank de Luxembourg, présente des connexions avec d’autres affaires d’Etat. On y trouve certains des comptes à pseudonymes du Roi et de ses enfants, dont le compte intitulé Prothéa, évoqué en cour de Cassation lors du procès de corruption de certains hauts personnages de l’Etat dans un marché de fournitures militaires, le procès Agusta-Dassault.
Les neuvième et dixièmes chapitres proposent de remonter le fil de l’histoire institutionnelle du pays à la lumière de l’histoire de la criminalité d’Etat, pour expliquer la genèse du cul-de-sac judiciaire dans lequel Dutroux a enferré tout le système institutionnel du pays.

Le onzième chapitre caractérise la pédocriminalité comme forme particulière de crime contre l’humanité : le pédocide, en relevant les dimensions culturelles et institutionnelles de ce génocide rampant.

Le douzième chapitre examine le cas de l’actuel président du parti socialiste, ancien vice-premier ministre, Elio Di Rupo. Le treizième chapitre illustre par la situation qui règne, en matière de protection de l’enfance, à Mons, ville dont Elio Di Rupo est bourgmestre, la thèse centrale du livre, à savoir le lien structurel qui enchaîne les institutions du pays, de la justice à l’aide à la jeunesse, à la grande criminalité, notamment à la pédocriminalité. Rien n’est plus dangereux pour la population que la perversion de l’Etat, puisque les meilleures lois deviennent alors autant de pièges qui se referment sur ceux qu’elles sont censées protéger.
Le chapitre quatorze révèle les connexions entre l’affaire du réseau pédocriminel de Nice impliquant certains magistrats et couvert par le conseil de l’Ordre des avocats et la magistrature bruxelloise ainsi que l’Ordre des avocats du barreau de Bruxelles. « Si les avocats ne se battent pas pour défendre des principes, alors ils ont le conseil de l’Ordre qu’ils méritent » , tel est le diagnostic d’Etienne Van Werveke, qui intervint comme avocat dans les volets belge et français de cette double affaire d’Etat. La conclusion analyse le surgissement puis la stérilisation de l’extraordinaire mouvement social, dit « mouvement blanc », qui a su opposer la dignité à la politique institutionnelle. La portée de ce mouvement social peut être résumée par cette phrase : « le respect de l’enfant est la clé de la résistance à la loi du plus fort ».


2- D’où sort le livre ?

L’éditeur Flammarion a passé commande d’un livre sur l’affaire Dutroux au journaliste luxembourgeois Jean Nicolas fin décembre 1999. Celui-ci a demandé à Frédéric Lavachery, militant au sein du réseau des comités blancs, s’il voulait écrire ce livre avec lui. Interdit d’expression partout en Belgique, y compris par la coordination des comités blancs, Lavachery accepta. Le projet de l’éditeur était de publier un ouvrage grand-public sur le scandale au sens strict, celui de Jean Nicolas de réaliser un livre à succès, celui de Lavachery de mettre sur la place publique les résultats de trois ans de travail au sein d’un mouvement social qui avait déstabilisé un Etat situé au coeur de l’Europe dite démocratique, sur la simple exigence du respect de la dignité. Le résultat est un compromis de ces trois approches différentes, en partie divergentes.


3- A quoi et à qui le livre a-t-il servi ?

L’éditeur a subit de la part des autorités belges une pression considérable durant l’été 2001 pour que le livre ne sorte pas. Flammarion a probablement cédé fin juillet, début août, pour finalement décider de publier l’ouvrage début septembre. L’indice de ces louvoiements se trouve dans le fait que les corrections sur épreuves envoyées par Lavachery courant juillet n’ont pas été intégrées au livre sorti de presses en septembre, probablement parce qu’entre temps la décision de ne pas le publier avait été envisagée. Lorsque la décision inverse fut prise, l’existence de ces corrections a dû échapper à l’éditeur. Objet d’une stupéfiante unanimité de la critique journalistique belge qui a condamné le livre sans l’avoir lu, il s’est assez bien vendu pendant trois mois du fait de cette publicité négative. Or, jamais Flammarion ne fit de promotion pour l’ouvrage. Mieux, courant 2003, Flammarion adressa des excuses au gouvernement belge et au Roi Albert pour avoir publié un livre que les autorités belges annonçaient vouloir poursuivre pour son contenu devant les juridictions de fond de Paris. Cela, c’était pour la galerie ! Jamais les autorités belges n’auraient osé affronter le déballage public des dossiers sur lesquels le livre est construit. Notre sentiment, c’est qu’une partie de l’establishment belge a fini par consentir à la publication pour s’en servir contre la famille royale et ses partisans au sein de l’appareil politico-judiciaire belge. Cette manipulation du projet de Flammarion et des auteurs devait être assortie d’une démolition en règle du livre et de ses auteurs pour que la population ne puisse s’emparer des faits et analyses contenus dans le livre. Flammarion a joué dans la combine : sortir le livre et le boycotter. Contraint par ses obligations contractuelle, Flammarion a proposé aux auteurs de racheter le nombre d’exemplaires qu’ils souhaitaient pour assurer eux-même une certaine diffusion avant destruction du stock.


4- Pourquoi nous le diffusons

Parce que ce livre apporte un éclairage et un témoignage que nul autre, jusqu’ici, n’a apporté sur les dimensions institutionnelles du marché de la torture de l’enfant révélé par l’affaire Dutroux-Nihoul.


source:
http://achevement.free.fr/index.php3?forcer_lang=true〈=fr

 

 

Affaire DUTROUX: Manipulations jusqu'au bout?

Affaire DUTROUX
Manipulations jusqu'au bout?



La Belgique est entrée dans une phase redoutée de catharsis -le procès de Marc Dutroux et consort- qui a de fortes chances d'être un rendez-vous manqué, une sorte de coquille vide qui ne répondra pas aux questions les plus simples que se posent les parents des victimes.
D'où leur désaveu et une probable absence des familles Russo et Lejeune.

Un pays divisé

La Belgique est divisée plus que jamais en deux parties, celles des non croyants, des esprits supposés "rationnels" qui estiment que Dutroux est un prédateur isolé qui enlevait des enfants pour "agrandir sa famille" mais aussi un dangereux délinquant à la petite semaine dont les activités criminelles (du vol et du trafic de voitures à la prostitution enfantine et au vol d'engins de chantier en passant par le trafic de drogues et les abus sexuels hyper violents) étaient diversifiées, bref le parfait profil du psychopathe de Cour d'assises. Et pour d'autres, les croyants, Dutroux n'est que la partie immergée d'un iceberg, celle qui a été mise en lumière mais qui cache en fait les activités sophistiquées d'un vaste réseau de pédocriminalité peut-être international et impliquant des personnalités de tout premier plan. En effet, pourquoi 6 enlèvements, 4 morts plus tout ce que l'on ne connaît pas sur les activités de Dutroux en Europe de l'Est, une terrible âpreté au gain et tout son passé pédophile si c'est un homme isolé, en dehors de réseaux? En ce qui concerne le rapport de force des acteurs de cette tragédie humaine mais aussi médiatique, on peut dire que la presse belge dans une large majorité fait partie du camp des non-croyants (alors que curieusement, la presse étrangère penche très légèrement pour la thèse du réseau ramifié et complexe) de même que la magistrature, les forces de police et bon nombre d'intellectuels. Quant au milieu politique, -peut-être est-ce une façade- il est loin d'être unanime et sans doute est-ce l'effet de la fameuse commission parlementaire sur l'affaire Dutroux (qui démarra en octobre 1996) qui sensibilisa plus vivement les parlementaires de différents partis (majorité et opposition) au drame des parents et aux carences de l'enquête et qui eux-mêmes firent sans doute un travail de sensibilisation de bon nombre de leurs collègues ? De ce fait, une partie de la classe politique belge n'a apparemment jamais vraiment évacué d'un revers méprisant l'hypothèse selon laquelle les réseaux pédophiles existaient bel et bien et que l'affaire Dutroux en constituait une sorte de cas d'école. Quant aux citoyens, dans leur large majorité, ils s'identifient aux parents des petites victimes et voient dans l'affaire Dutroux une sinistre conspiration du silence visant à éluder les responsabilités de tous les auteurs des faits mais aussi les responsabilités des acteurs de l'état (enquêteurs, magistrats, experts etc.) qui ont tous contribué à ce que cette affaire soit un gigantesque fiasco. Reste le milieu des avocats qui lui aussi semble être gagné par le virus des non croyants et du scepticisme, mis à part les avocats des parties civiles (c'est à dire des filles qui ont survécu aux enlèvements et aux agissements de Dutroux) et très curieusement, les avocats de Marc Dutroux lui-même qui doivent refléter la position de leur client, à savoir qu'il ne désire pas être le seul à porter le chapeau. Malheureusement, jusqu'à ce jour (à moins d'un rebondissement de dernière minute dans le procès), Marc Dutroux n'a jamais dénoncé ses supposés complices ou clients hauts placés de façon crédible. Il laisse simplement sous-entendre qu'il n'était qu'un fournisseur, un exécutant, une marionnette et mieux encore, qu'il a tenté de protéger les fillettes des pulsions assassines des têtes du réseau (c'est ce qu'il a fait croire à ses victimes, se présentant ainsi sous un jour favorable, sous les traits d'un protecteur!). A l'entrée du procès, il a précisé cette version des faits en parlant d'une maffia belge dont il ne serait qu'un sous-fifre, rejetant l'entière responsabilité des faits sur Nihoul mais aussi sur son épouse et sur Lelièvre, le 4 ième accusé. Mais qui sont ces "têtes de réseau, ces chefs de l'ombre? Mystère.

Un silence assourdissant

Quant aux moyens mis en route par les enquêteurs pour poursuivre certaines pistes, découvrir ces réseaux et des chefs, ils ont été mal employés. Pire, on peut dire que quasi systématiquement, les différentes cellules d'enquête qui ont opéré dans l'affaire Dutroux, les dossiers connexes et les différents dossiers d'enfants disparus ont presque toujours fermé des portes plutôt que de les ouvrir, soit par incrédulité, soit par paresse, soit par bêtise, soit pour des raisons que l'on n'ose pas imaginer, à savoir la protection de certains personnages. Depuis l'affaire Dutroux et après la marche blanche de protestation de la population, rien n'a vraiment changé. Lorsque l'on écoute les parents des victimes, on se rend compte que le monde judiciaire et les enquêteurs ne veulent toujours pas vraiment les prendre au sérieux. "Si on devait commencer à écouter toutes les élucubrations de ces pauvres malheureux, où irait-on, soyons sérieux" m'a un jour dit sans broncher un magistrat du parquet. C'est sans doute une opinion très partagée, un lieu commun au sein de la magistrature et du parquet. Autre indice que rien n'a vraiment changé: dans les enquêtes sur les affaires d'abus sexuels et les procès de pédophilie, après un bref sursaut parfois excessif juste après la marche blanche, les autorités prennent de plus en plus de recul par rapport aux plaintes des enfants au motif certes légitime du respect de la présomption d'innocence. En d'autres termes, s'il n'y a pas d'autres preuves matérielles dans une affaire de mœurs que les propos accusatoires de l'enfant (ce qui est bien souvent le cas), il y a de fortes chances pour qu'il ne soit pas cru. Quant aux solutions pour éviter la récidive des condamnés, prenons par exemple, la fameuse camisole chimique, l'injection qui ôte toute pulsion sexuelle auprès d'un pédophile avéré, les autorités refusent toujours de les rembourser. Or cela coûte très cher (plus de 450 euros/mois) et sera donc souvent hors de portée financière des condamnés.

L'impact des témoins X

Mais revenons à l'affaire Dutroux. A la suite de l'arrestation de Dutroux le 12 août 1996, les fameux témoins X (que Karmapolis a déjà évoqué dans l'article sur Monarch) se présentent auprès des gendarmes de la cellule d'enquête de Neufchâteau (localité des Ardennes dans le sud de la Belgique) spécialement constituée pour enquêter sur le dossier Dutroux (suite à l'enlèvement de Laetitia Delhez ) et tous les dossiers connexes. Ces témoins répondront de façon indirecte, totalement embarrassante et sans doute incontrôlable pour les autorités à la question de savoir qui sont ces chefs de l'ombre et que sont en vérité ces réseaux. Ces témoins X et donc ce dossier "Bis" -celui des réseaux- qui a été volontairement écarté du procès Dutroux, que le juge Langlois ne semble pas empressé de prendre à bras le corps et que la justice envisage d'examiner peut-être un jour, ce dossier Bis donc laisse entendre que des hommes puissants, situés à la tête de l'état, voir dans la famille royale belge, que des industriels et des hommes d'affaire du plus haut niveau, que des hommes politiques d'envergure, des magistrats, des gendarmes etc. sont les clients, les consommateurs ou les chefs de ces réseaux. Qu'il s'agit même en quelque sorte d'un mode de vie dans lequel "on" est initié -un peu comme on peut l'être dans une société secrète- et où on obéit à une incontournable et mortelle loi du silence ! Il s'agit d'une initiation à des pratiques sexuelles hyper violentes, à des meurtres, à de l'anthropophagie, de la coprophagie, de la zoophilie, à de la toxicomanie, à des chasses à l'homme, bref à tout ce qui finit par incarner le mal absolu comme si le mal absolu ou le bien absolu n'était qu'une même chose, les revers d'une même médaille, celle du pouvoir. Ces témoins X dépeignent donc une Belgique gangrenée par ces pratiques où chaque acteur acquiert du pouvoir dans la mesure où il possède des informations compromettantes sur ses collègues. Quant à Dutroux, on peut dire qu'il est impliqué dans cet aspect du dossier de façon très indirecte -il ne serait que l'un des fournisseurs- et tardive -dans la mesure où ces réseaux existent depuis longtemps, -au moins depuis les années 50 et 60 selon un des témoins X, sans doute depuis toujours. Michel Nihoul, autre inculpé dans l'affaire Dutroux est plus volontiers cité par les témoins X, on peut même dire que c'est son passage en tant que suspect puis inculpé devant tous les écrans de télévision des foyers belges qui a suscité ces vocations à témoigner et à dénoncer ces réseaux. Ce dossier "Bis" a malheureusement joué un rôle très néfaste dans l'affaire Dutroux, il est même devenu du pain béni pour les non-croyants. Car au vu de l'apparente invraisemblance de certaines accusations, au vu de l'énormité de l'implication de certains hauts personnages qui y sont dénoncés, une partie des enquêteurs et de la presse a eu beau jeu de montrer que l'entièreté du dossier Dutroux était contaminée par les allégations de mythomanes. Bref, qu'il existait une autre conspiration, celle de certains déséquilibrés (quelques témoins relayés par des "journalistes en mal de notoriété et de sensations fortes", selon les non-croyants) qui ont voulu déstabiliser l'état belge pour des raisons d'ego en répandant des mensonges et des inepties. Tout cela ne faisait bien entendu pas l'affaire des parents des petites victimes de Dutroux qui constataient alors, quasi simultanément, que le juge d'instruction Langlois qui avait succédé à son collègue évincé parce que jugé trop proche des parties civiles, que la majorité des enquêteurs en profitaient pour cadenasser l'enquête, l'orienter et fermer toutes les portes qui auraient pu mener à des aspects plus complexes, plus subtiles ou plus embarrassants de ce dossier. Le pli a donc été irrémédiablement pris et ce, sans doute jusque dans le procès même.

Histoire d'une errance

Comment cette enquête sur le dossier Dutroux s'est-elle fourvoyée? Et pourquoi les parents des victimes ont-elles l'impression d'avoir été roulés dans la farine? Un simple récit (très résumé, nous en convenons) des aléas de l'enquête est très éclairant. Mettons-nous, tant que possible, à la place des parents de Julie et Melissa, d'An et Eefje, du moins tentons de nous rendre compte de ce que certains d'entre eux (surtout les Russo et les Lejeune) savaient de l'enquête sur la disparition de leurs filles après quelques mois, sans doute dès septembre 1995.

En 1993, des gendarmes de la région de Charleroi (région du centre sud de la Belgique où Dutroux vit) sont déjà au courant, au minimum par le biais d'un indicateur que Marc Dutroux construit des caches et a pour projet d'enlever des enfants. Dutroux est en effet dans le collimateur des enquêteurs puisqu'il est déjà bien connu pour ses activités délinquantes: vols de voitures, de véhicules utilitaires, vols de bijoux, coups et blessures, viols et attentats à la pudeur perpétrés contre des jeunes adolescentes qu'il repère à la sortie des écoles ou de piscines. En juin 1995, quelques jours avant l'enlèvement de Julie et Melissa, un indicateur -proche de Dutroux- donne rendez-vous à deux gendarmes dans un coin retiré et leur précise que Marc Dutroux prépare "un gros coup". Cet indicateur sait d'autant mieux de quoi parle Dutroux que ce dernier lui avait déjà proposé auparavant de participer à des enlèvements d'adolescentes ou de petites filles, lui précisant même que l'activité était très rémunératrice puisqu'on lui proposait 150.000 francs belges (environ 3500euros) par kidnapping. Dutroux n'a jamais précisé à l'indicateur l'identité du "on" (et il refusera obstinément de le faire après sa capture. Au procès, il prétend l'ignorer), c'est à dire des commanditaires de ces enlèvements. L'informateur refuse catégoriquement de participer à ces faits et préfère avertir les gendarmes. Dans l'après-midi du 24 juin 1995, les petites sont enlevées et quelques jours plus tard, l'informateur a un autre rendez-vous avec les enquêteurs. Il leur dit que Dutroux lui a proposé de participer à un "gros coup", qu'il est à peu près certain que Dutroux est derrière ces enlèvements et les gendarmes lui affirment en retour, à sa grande stupéfaction qu'ils sont eux aussi certains à 99% de Dutroux a enlevé les petites et que la situation est sous contrôle. Des propos que ces mêmes gendarmes ne se souviendront plus avoir tenu lorsqu'on leur demandera des comptes sur leur façon de travailler. Pire encore, selon l'indicateur, toutes les informations qu'il a données aux membres de la maréchaussée sur Dutroux et les caches qu'il a construites ne se retrouvent pas dans les procès-verbaux et notes de travail qu'ils ont donnés aux magistrats puis à la commission d'enquête parlementaire. Curiosité ou plutôt énième mystère du dossier: Dutroux qui est en aveux de 4 autres enlèvements et de tous les faits de séquestration nie être l'auteur de l'enlèvement de Julie et Melissa. Il admet uniquement avoir réceptionné ou plutôt "retrouvé" les petites chez lui. Il dénonce Bernard Weinstein (qui n'est plus là pour se défendre) et Michel Lelièvre comme étant les ravisseurs. Autre curiosité: selon un témoin qui a assisté à l'enlèvement, les deux petites sont montées dans la voiture sans opposer de résistances, comme si elles connaissaient le ou les occupants de la voiture. Ce qui ne colle pas évidemment à Weinstein ou Lelièvre ou même Dutroux qui ne sont pas supposés les connaître. Résultat: au procès, personne n'est inculpé de l'enlèvement ni même du meurtre des deux petites! Des rumeurs ont même laissé sous-entendre que cet enlèvement était sous contrôle mais nous verrons ce que cela peu signifier.

Dutroux surveillé depuis toujours?

Le 23 août 1995, Ann et Eefje Lambrecht sont enlevées dans le Nord du pays, à la côte belge par Dutroux et un complice, fait pour lequel Dutroux est en aveux. La gendarmerie, censée surveiller Dutroux de près n'a toujours rien fait. L'intéressé a réussi donc à "gérer" l'enlèvement de 4 filles, donc à rester suffisamment discret et furtif. En attendant, les enquêteurs de la région de Liège dont sont originaires les familles Russo et Lejeune, les parents de Julie et Melissa précisent à ces derniers que l'enquête risque d'être très longue, un processus de longue haleine et laissent sous-entendre qu'il ne faut pas trop se faire d'illusions sur les chances de retrouver les petites vivantes. Incroyable que des gendarmes, certes d'un autre district que celui de Charleroi, affirme cela aux parents alors que Dutroux serait déjà repéré et donc sous contrôle dès le départ. Au même moment, les rapports des parents avec la juge d'instruction et avec le parquet de Liège (le district officiellement chargé au départ de l'enquête sur la disparition) sont d'un froid polaire, voire inexistants. Un débat télévisé organisé en septembre 1995 montre à quel point les relations entre les parents de Julie et Melissa et la justice sont exécrables. D'une part, il y a ces parents qui tentent de rester dignes, de garder un visage humain mais qui -et c'est un euphémisme- s'impatientent. D'autre part, il y a cette justice, imperturbable qui refuse par exemple aux parents et à leurs avocats l'accès au dossier. Le Procureur général de la Cour d'appel de Liège, Léon Giet , le chef du parquet de cet arrondissement, incarnera à cette époque cette justice hautaine qui désire à travers tout "conserver" ce que les magistrats nomment "de la sérénité" et un respect des "traditions". Car ce refus d'accès au dossier est moins une affaire de loi mais bien plus une simple tradition. On remarque à ce moment de l'histoire le gouffre de cultures entre les deux parties: des parents qui tablent sur le registre de l'efficacité, du pragmatisme et de l'émotion, une justice obsédée jusqu'au ridicule et au tragique par le respect des formes et totalement incapable d'une véritable empathie, si ce ne sont que des pitoyables grimaces de commisération et de pitié un peu guindée, parfois même agacée à l'égard des parents. La justice belge n'a vraiment pas l'habitude qu'on lui demande des comptes. Mais pour d'autres, cette froideur, cette insensibilité des magistrats dissimulent en fait leur malaise et une impérieuse nécessité de camoufler les vraies dimensions que pourraient prendre cette affaire "Julie et Melissa".

"Les enfants seront là pour Noël!"

Fin août 1995, la gendarmerie de Charleroi décide de renforcer leur surveillance de Dutroux en mettant en place le dispositif de l'opération Othello. Puis, presque concomitamment, toujours en septembre, l'un des enquêteurs, un certain Valère Martin affirme à un proche des parents des petites -en fait à l'oncle de Melissa- que l'une des deux petites (baptisée sous la désignation de "A") a été repérée de même que son kidnappeur qui est prénommé "le prédateur" dans la conversation alors que l'on a pas encore pu identifier où se trouve la petite "B". Le gendarme ajoute que l'intervention pour libérer les enfants A et B n'a pas encore eu lieu parce que les forces de police veulent avoir l'assurance qu'on libérera en même temps les deux enfants et que l'on arrêtera tous les protagonistes de l'affaire. Mais que les enfants seront là pour Noël! Mettez-vous un instant à la place des parents qui doivent garder leur sang froid. On leur dit que les petites sont vivantes alors qu'officiellement, les enquêteurs affirment presque le contraire. On leur demande de rester discret, de se taire, de ne pas intervenir pour ne pas compromettre l'enquête. (note: en commission d'enquête parlementaire, le gendarme Martin niera avoir tenu pareils propos à l'oncle de Melissa). Le temps passe et rien ne bouge. Les parents décident de faire confiance, malgré tout. A la lumière de ce qui est vraiment arrivé, ils doivent s'en mordre les doigts et avoir une rancœur certaine (c'est un euphémisme) à l'encontre des verbalisants.

Une opération proactive?


Le pire est encore à venir. Dutroux est donc, rappelons-le, placé sous surveillance par la gendarmerie, un dispositif assez léger qui ne fonctionne que deux heures par jour, l'après-midi et qui consiste en la surveillance des allées et venues devant son domicile de Marcinelle dans la région de Charleroi, officiellement dans le cadre d'un trafic de véhicules volés, officieusement dans le cadre du volet "disparition Julie et Melissa". La légèreté de ce dispositif de surveillance ne peut se comprendre stratégiquement que si l'on se dit soit que les gendarmes sont fauchés, soit que les gendarmes perçoivent Dutroux comme un simple rouage d'un réseau beaucoup plus vaste qu'ils désirent surveiller pour en appréhender l'ampleur le plus discrètement possible. La libération des enfants semble accessoire par rapport à la collecte d'informations. Une opération curieusement appelée opération Othello. Sur laquelle les magistrats et le parquet ne sont pas vraiment informés ! Les gendarmes gardent tout pour eux, jusqu'au moment, pensent-ils où ils pourront donner au juge et au parquet le réseau sur un plateau d'argent. Où, selon une autre hypothèse, collecter des informations très sensibles qui leur donneront un pouvoir certain dans l'univers du renseignement. Cette technique d'enquête est baptisée par un certain qualificatif; celui de la pro-activité. C'est du moins l'explication implicite que la gendarmerie admettra du bout des lèvres pour justifier ces drôles de méthodes où l'information ne circule pas avec les chefs d'enquête que sont les magistrats instructeurs. La pro-activité consiste à opérer dans une enquête un travail d'observation, en quelque sorte à laisser le crime se perpétrer et se développer pour arriver à identifier tous les protagonistes de l'affaire. Une politique très risquée, pratiquée surtout par les polices américaines qui réussissent parce qu'elles sont équipées mais aussi parce que ce type de procédure est légal aux Etats-Unis. En Belgique, le comble d'une opération proactive comme par exemple un achat provoqué de drogue avec des faux acheteurs est illégal. Certaines sources nous ont même indiqué que le volet Julie et Melissa était une opération proactive de la gendarmerie. Que ce corps de police était au courant de l'enlèvement ! Et que l'opération aurait mal tourné parce que l'état-major était bien plus intéressé par le potentiel de l'affaire, à savoir la perspective de rassembler des informations compromettantes sur certains personnages impliqués dans un réseau que de libérer les fillettes. Il s'agit plus ici d'une hypothèse que d'une certitude, c'est du moins ce que nous en avons déduit des propos de notre source. Les juges d'instruction de Charleroi (volet voitures volés) et de Liège (volet enlèvement Julie et Melissa) ont affirmé lors la commission d'enquête ne jamais avoir été tenu au courant des réels motifs de l'opération Othello ainsi que de son suivi au jour le jour.

La gendarmerie reste passive

Début décembre, suite à des maladresses commises par Dutroux et à des plaintes déposées par des jeunes complices qui avaient réussi à échapper à une séquestration, la police communale, interférant sans doute sans le savoir dans le dossier Othello, arrête Marc Dutroux dans le cadre d'un tout autre dossier de vol de camion et de coups et blessures. A ce point de l'histoire, on se dit que très logiquement, les carottes sont cuites pour Dutroux, on se dit que les enquêteurs vont remuer ciel et terre, profiter de l'incarcération du satire de Marcinelle pour retourner pierre par pierre tous les bâtiments dont il est le propriétaire. Une fois absent, les fillettes devraient moins être en danger de représailles. Et bien, il en a été tout autrement. Dutroux sera interrogé sur le volet "voitures volées" mais pas un mot sur Julie et Melissa, sur les caches, pas une allusion. Ni même sur An et Eefje, les deux adolescentes enlevées sur la côte belge dans des conditions rocambolesque par Dutroux et un complice pendant l'été. Elles sont sans doute déjà mortes. Lors de sa "deuxième" arrestation -la bonne celle-ci-, Dutroux dira que c'est Bernard Weinstein, l'un des ses complices qu'il a supprimé et qui n'est plus là pour se défendre qui est l'auteur de l'assassinat d'An et Eefje. On le laisse gentiment macérer quelques semaines en prison jusqu'à sa libération en mars 1996, pour "raisons humanitaires". Parce qu'il est père de plusieurs enfants et chef de famille. Pendant son incarcération, les gendarmes feront une timide perquisition dans le cadre de l'instruction "voitures volées" dans la fameuse et sinistre maison de Marcinelle, celle où se situe la célèbre cache dissimulée derrière une étagère amovible dans la cave, celle qui a servi à tant et tant de viols. Lors de son interrogatoire en commission, le gendarme responsable de la perquisition admettra que le but non avoué de ce devoir était de retrouver des indices sur l'existence de ces caches ou sur le passage éventuel des fillettes. Mais il s'agissait d'un but occulte donc la perquisition s'est fait sans moyens adéquats, sans chiens pisteurs, sans caméras infrarouges. Le gendarme entendra même des chuchotements d'enfants pendant la fouille des lieux. Mais n'insistera pas plus que cela. La perquisition sera tellement bâclée que les cassettes vidéo qui furent saisies ne seront apparemment pas (c'est une des explications qui circulent mais il y a tellement sur ces cassettes) visionnées correctement par les enquêteurs dans l'immédiat. Ce n'est que 4 ans plus tard, en 1999 que l'une des cassettes visionnées par un enquêteur révèle son instructif contenu: Dutroux occupé à construire l'une de ses caches, Dutroux en train de violer une jeune Slovaque en 1995. On avait là toutes les preuves pour inculper plus sérieusement l'intéressé et pour faire pression. Mais en 1999, il est déjà trop tard. Et comme d'habitude, une partie des cassettes se perdra on ne sait où dans leurs pérégrinations dans les dédales administratifs de la gendarmerie. Une autre partie sera rendue à Dutroux. Incroyable, non, dans une enquête de toute première importance !

Dutroux avoue enfin

Mais revenons à l'historique de l'enquête: Dutroux finit donc pas être libéré en mars 1996 et lorsqu'il arrive à Marcinelle, il découvre les deux fillettes à l'agonie. C'est du moins ce qu'il raconte lors de ses interrogatoires après sa capture. Il les aurait veillées jusqu'à leur mort. Les deux fillettes ont été détenues pendant plus de 100 jours en son absence, le temps de son incarcération. Ont-elles été tuées avant la première incarcération de Dutroux, c'est ce qu'il finit pas révéler lors de son procès? Comment ont-elles pu survivre dans cette cache minuscule (l'hypothèse du juge) sans avoir été ravitaillée constamment en nourriture? Sont-elles toujours restées dans ces caches? Des témoins affirment les avoir vues dans d'autres coins du pays ce qui implique qu'elles ont pu être baladées et donc peut-être "vendues" à autrui. Le juge d'instruction n'a pas estimé nécessaire de faire des devoirs d'enquête sur cet aspect crucial du dossier. Pendant son emprisonnement, l'épouse de Dutroux nourrira ses chiens mais pas les deux fillettes alors qu'elle était censée le faire. Ces deux horribles décès ne refroidiront pas Dutroux, bien au contraire puisque coup sur coup, il enlèvera 2 autres filles. Et les gendarmes, qui devaient normalement être sur les dents, surtout après ces nouvelles vagues de disparitions, ne changeront pas leur politique à l'égard de Dutroux. Pourquoi? C'est bien le mystère. Pire encore, après sa libération la gendarmerie relâche complètement son dispositif de surveillance (Othello a été officiellement abandonné le 25 janvier 1996). L'homme est complètement oublié un peu comme s'il n'avait jamais existé ou comme s'il s'était amendé. Le 28 mai 1996, Sabine Dardenne , jeune adolescente de 12 ans est enlevée par deux individus à Kain près de Tournai, dans le sud de la Belgique. Et le 9 août, Dutroux enlève Laetitia Delhez devant la piscine de Bertrix. La Belgique est sans dessus dessous. Pas les gendarmes. Heureusement, un passant dont l'attention avait été attirée par la camionnette de Dutroux qui stationnait de façon gênante sur un trottoir a relevé une partie de l'immatriculation du véhicule. Et heureusement pour la petite, le juge Connerotte de Neufchâteau est en charge de l'affaire qui échappe ainsi à la gestion en circuit fermé opérée par la Gd. Le 13 août, le juge ordonne une nouvelle perquisition chez Dutroux avec plus de moyens. Résultats négatifs. Encore. Dutroux et consort sont interrogés et heureusement, Lelièvre puis Dutroux passent aux aveux. Dutroux décide "de donner les filles". Le 15 août, elles sont enfin libérées de leur cache qui se trouvait dans la maison tant de fois perquisitionnée. Un mois plus tard, les corps d'An et Eefje sont découverts.

Une enquête orientée

Les témoins X se présentent les uns après les autres dans les remous de l'enquête Dutroux. Et la presse se déchire entre partisans des réseaux et tenants d'une thèse où Dutroux est un psychopathe isolé et mythomane. Le 14 octobre 1996, le juge d'instruction Connerotte, perçu par le public comme un magistrat volontaire qui ira jusqu'au bout de l'enquête, est dessaisi du dossier par la Cour de Cassation parce que jugé trop proche des parties civiles. Et le juge Langlois est désigné. Il donnera une toute autre direction à l'enquête. Sa méthode de travail consiste à faire le tri, à fermer les portes plutôt qu'à les ouvrir, à enquêter sur les éléments matériels qui peuvent servir à étayer sa thèse et rien que sa thèse: celle d'un prédateur isolé. Pas de confrontation entre les inculpés, mise à l'écart systématique des témoignages qui ne collent pas avec une certaine vision du dossier voire intimidation de témoins. Le dossier est nettoyé et découpé en plusieurs volets distincts de façon à ce que le procès qui aura lieu devant la Cour d'assises se limite à certains faits plutôt que d'autres. Certains enquêteurs viendront se plaindre auprès des parents des méthodes de travail pour le moins partiale du juge Langlois. L'histoire des analyses génétiques des cheveux et des micro traces retrouvées dans la maison de Marcinelle qui pourraient éventuellement démontrer qu'il y avait du passage dans la maison de Dutroux et donc, que les petites ont pu être "exhibées" ou offertes à d'autres personnes est exemplaire. Pendant des années, le juge Langlois refuse obstinément d'analyser ces traces qu'il estime non pertinentes. Peu avant le procès, changement de cap tout en laissant sous-entendre que cette analyse ne révélera rien parce qu'elle arrive trop tard, hors délai et qu'en plus une telle analyse et de tels prélèvements n'ont de sens que lorsqu'elles ont lieu juste après l'arrestation des suspects. Bref, si Langlois semble très éloigné des parents des victimes, Connerotte est jugé trop proche. Quelques jours après la décision de la Cour de Cassation, c'est la fameuse marche blanche, soit une marche silencieuse de 350.000 personnes dans les rues de Bruxelles. Du jamais vu en Belgique. Les années passent, la commission d'enquête parlementaire se clôture sur une impression très mitigée et l'on promet des réformes. Les parents Russo quant à eux ne seront reçus par le juge Langlois qu'en 1999 pour leur signifier en fait qu'ils vont être poursuivis pour "outrages à gendarme", une prévention qui signifie que les parents auront des comptes à rendre car ils ont osé critiquer l'enquête et des enquêteurs. Pour faire passer la pilule, on fixera la date de ce procès pour qu'il débute bien après le procès Dutroux aux Assises du Luxembourg (Arlon).

Des parents et des comités sous surveillance?

A la vue de cette perspective de l'affaire, on comprend aisément pourquoi les parents ne veulent en aucune manière participer au procès. Car cela reviendrait quelque part à cautionner toutes les errances et dérapages de l'enquête. Des parents qui demeurent méfiants à l'extrême et qui se demandent encore aujourd'hui comment leurs petites filles sont mortes et pourquoi le pouvoir judiciaire refuse avec une telle obstination d'examiner la possibilité qu'un ou plusieurs réseaux pédocriminels seraient impliqués.

Quant aux comités blancs qui ont cristallisé la réaction citoyenne des Belges, ils ont été secoués par de nombreuses querelles, infiltrés et sans doute récupérés pour être mieux contrôlés. A bonne source, nous avons appris que les centres nerveux des comités blancs ont été "récupérés" par un certain type de lobby, de droite, conservateur et chrétien traditionaliste. Quant aux parents, ils ont fait l'objet de nombreuses approches de personnages parfois suspects au rôle plus qu'ambigu. La gendarmerie elle-même, a envoyé sous les traits d'un psychologue chargé de les aider, un agent informateur qui a fini par être mis à la porte lorsqu'il a du révéler qu'il dressait des rapports de ses entretiens avec les parents à destination de la l'état-major. Il faut se rendre compte que ces parents de victimes ont été au centre de nombreuses attentions, qu'ils ont reçu des informations sensibles, qu'ils sont donc susceptibles d'en savoir beaucoup, peut-être plus que certains enquêteurs. Qu'ils ont aussi été approchés parfois indirectement par des témoins, des victimes, voire même des délinquants ou des pédophiles repentis. Et qu'à ce titre, il devenait vital de pouvoir les surveiller, les contrôler ou les influencer. Car le pouvoir médiatique des parents a été et est encore énorme. Il convenait donc d'une certaine façon de "cadenasser leur entourage" autant que faire se peut et de leur donner des conseils sur les personnes qui sont amenées à leur fournir des informations. L'interview que nous a accordée le gendarme Willy Holvoet est révélatrice sur certains de ces aspects. La gendarmerie quant à elle est plus que jamais intouchable et s'en tire intacte de l'opération par un habile tour de passe-passe. En effet, suite à la marche blanche, le gouvernement a mis en place une réforme des polices qui a pour conséquence la constitution d'un corps de police unique dans lequel l'ex gendarmerie a tenu le haut du pavé, phagocytant littéralement les autres corps de polices (PJ et polices communales). Le grand patron de cette police unique est évidemment un gendarme, l'ancien grand patron de la GD de l'époque. Et les officiers responsables de près ou de loin des enquêtes sur les disparitions d'enfants, que cela soit au niveau de l'organisation, de la logistique ou du travail de terrain n'ont jamais été punis. Certains ont même reçu une promotion. Jamais, à notre connaissance, une telle affaire a pu prêter autant le flanc à des questions. Les magistrats, les enquêteurs, une bonne partie de la presse belge s'indignent et s'étonnent des "dérives conspirationnistes" de l'affaire, s'énervent parce que de nombreux intervenants ainsi qu'une bonne partie de l'opinion publique se demandent légitimement si les pires scénarii conspirationnistes ne sont pas d'application, si les témoins X n'auraient pas dit la vérité, si Dutroux et Nihoul ne seraient pas les fournisseurs d'un réseau de consommateurs hardcore constitué par des personnages importants.

Justice malade et interprétation conspirationniste

S'il n'y avait qu'un seul dérapage, on pourrait conclure que le scénario conspirationiste serait une interprétation abusive. Mais dans l'affaire Dutroux, les dérapages et maladresses sont une règle constante. De même que dans les autres dossiers connexes. Comme si les autorités jusqu'il y a peu se montraient systématiquement rétives ou incapables de gérer des dossiers de cet acabit ! En tant que journaliste judiciaire, j'ai pu suivre pendant plus de 14 ans d'innombrables procès de mœurs pédophiles. Et dans certains cas, j'ai été contraint de constater l'incapacité du système à fonctionner correctement laissant entrevoir qu'effectivement, la justice était bel et bien malade. Et que l'étendue du mal n'est pas nécessairement superficielle et structurelle, qu'il ne s'agit peut être pas uniquement d'un manque de moyens cumulés à des maladresses.

Ce qui est effrayant, c'est que d'autres pays ont montré des lacunes similaires dans la gestion de dossiers de mœurs et de pédophilie. Au Portugal par exemple où de hauts personnages de l'état sont cités. En France dans l'affaire Allègre où un gendarme, forcé de prendre sa retraite, semble rencontrer les mêmes difficultés que ses collègues belges lorsqu'ils ont accueilli les témoins X et leurs incroyables et atroces récits.

Le gendarme que nous avons interviewé ressent une certaine colère face à tous ces dérapages auxquels il a assisté aux premières loges. Sa rancœur, son indignation et son caractère sanguin l'ont fait passer auprès des autorités et d'une certaine partie de la presse pour un déséquilibré, un témoin non fiable. C'était méconnaître sa tragédie personnelle. Car si Willy Holvoet en est arrivé à faire une grève de la faim en 2003, c'est qu'il n'avait plus que ce moyen pour se faire entendre. Ses côtés impulsif et inflexible l'ont presque complètement isolé sur la scène médiatique. Nous le connaissons bien. Nous avons suivi ses activités de représentant syndical de la gendarmerie depuis 1995, soit presque 10 ans. Tous les dossiers, toutes les "bavures" dont il nous a parlé se sont révélés exacts. Comme le rejet de matières polluantes dans les égouts bruxellois sans aucune précaution et en contravention totale avec la législation de protection de l'environnement par le laboratoire photographique de la Gd. Où la dénonciation de faits d'attouchements et d'attentats à la pudeur opérés par un médecin officier de la gendarmerie sur des gendarmettes ! Ou encore la constitution d'un fichier illégal et clandestin sur des personnalités de gauche ou du monde associatif. Ou encore la dénonciation d'un trafic de pierres précieuses à l'ambassade de Belgique à Kinshasa. Voilà le palmarès de Willy. Qui a travaillé dans les unités ABT, anti banditisme et terrorisme. Mais aussi à la sécurité de l'ambassade de Belgique au Zaïre ou au laboratoire photo du BCR, puis enfin à la bibliothèque de ce même BCR. Aujourd'hui, l'intéressé a été mis sur une voie de garage à cause de son comportement jugé trop remuant. Mais aussi parce qu'il est suspecté d'avoir dénoncé auprès de la commission d'enquête parlementaire Dutroux une manœuvre illégale du BCR qui consistait à effacer des disques durs de leur système informatique toutes les informations sur Dutroux et qui par conséquent, pouvaient démontrer que le BCR en savait fort long sur l'intéressé et qu'il était bien entendu le suspect numéro un dans l'enquête sur la disparition de Julie et Melissa. Il est aussi suspecté par sa hiérarchie d'avoir révélé à la presse la constitution d'un fichier illégal de photos de mineurs d'âges (des enfants gitans) par le BCR, le bureau central de recherche. Après avoir été écarté d'un service actif au sein de la gendarmerie, Willy entrera en relation avec l'association Morkhoven, un groupe très controversé de citoyens du Nord du pays animé par Marcel Vervloessem et dont le but est de dénoncer des réseaux pédophiles. C'est là que Willy entamera sa grève de la faim. L'homme est d'autant plus motivé que l'un de ses enfants a lui-même été victime de faits de mœurs perpétrés par un chauffeur de bus scolaire de la région où il réside. L'enquête dans le cadre de ce dossier a curieusement été plus que bâclée. Comme celle relative à l'assassinat de son père perpétré à la frontière belgo-française. Nous lui cédons donc la parole.

 

Karma one - © karmapolis

source:
http://www.karmapolis.be/intro/accueil.htm

 

Les belles relations de Dutroux "l'isolé" (snuff films et réseau sado-maso)


dutrouxTelefoonPays-Bas : Un témoin relie Marc Dutroux à l’adresse de Maîtresse Roxanne.

Vous prenez d’un côté Marc Dutroux-l’isolé-qui-enlève-des-enfants-pour-agrandir-sa-famille. Et de l’autre, Maîtresse Roxanne, une prostituée transsexuelle spécialiste du sado-maso, habituée du Dolo et "relation" de Michel NIHOUL. A première vue, il n’y a aucun lien entre ces deux-là. Pourtant, à Haarlem, aux Pays-Bas, un témoin vient de les mettre dans le même panier, à première vue sans même s’en rendre compte. Récit d’une découverte qui n’a pas manqué de surprise.

 

Le témoin en question, Robert Jan W., 28 ans, s’est livré à la police de Haarlem le 27 février dernier. Il s’est accusé d’avoir participé à trois meurtres d’enfants qui ont eu lieu au cours de tournages de films de pornographie enfantine, autrement dit des "snuff movies". L’un de ces enfants, a-t-il déclaré, avait environ 13 ans. Il était blond, sans autre précision. Un autre était une petite fille, qui lui a semblé d’origine chinoise. Robert Jan W. a encore expliqué où cela se passait et donné des adresses et des noms de personnes présentes et/ou organisateurs de ces séances.

 

"Merci, au revoir, on vous rappellera". C’est - à peu de chose près - ce que lui ont répondu les policiers néerlandais qui l’ont laissé repartir libre. Il est vrai que le parquet d’Haarlem a promis de mener une enquête.

 

Robert Jan W. sort de l’anonymat au début du mois de février, quand il raconte à une amie qu’il veut parler pour rompre avec son passé. C’est elle qui l’amène chez Zoeklicht, une organisation qui travaille aux Pays-Bas en collaboration avec le groupe belge Morkhoven. Son chef de file, Marcel VERVLOESEM, part pour Haarlem pour être présent lors des premières déclarations.

 

Au départ, il n’est pas question d’implication dans des faits de meurtre d’enfants, mais Robert Jan W. dit quand même que s’il veut en finir, c’est parce que les choses "devenaient de plus en plus graves". Il explique qu’un bar qu’il fréquentait à Amsterdam était le quartier général d’un réseau de fabrication et de vente de photos et vidéos pédophiles. C’est là, dit-il, qu’en 1994 et 95 surtout, il a régulièrement vu Marc Dutroux. VERVLOESEM et ses associés écoutent avec intérêt et beaucoup de prudence. Ils savent que les liens du dossier Dutroux avec les Pays-Bas sont plutôt rares. Mais les questions se succèdent. Non, Dutroux n’était pas un exécutant, répond le témoin, ni un client de passage. Il faisait partie de la bande et traitait d’égal à égal avec les autres, parmi lesquels un officier de police à la réputation au-dessus de tout soupçon - bien que travesti, dira-t-il - et un quidam qui s’occupait, notamment, de tester différents produits pour droguer les enfants.

 

"C’était Dutroux parce que tout le monde l’appelait Dutroux !" Pour Robert Jan W., c’est aussi simple que cela. "Je me souviens aussi qu’il était assez nerveux les derniers temps où je l’ai vu ; il disait qu’il était surveillé en Belgique. Il pensait déplacer ses activités vers les Pays-Bas." Quand on lui demande si c’était la panique dans cette petite bande, en août 96, quand l’affaire Dutroux a éclaté en Belgique, il répond qu’il n’en sait rien : "je n’avais plus de contact avec eux à ce moment-là. Je venais de sortir de ce réseau".

 

Il donne quelques détails encore -Dutroux aurait eu un numéro d’informateur à la sûreté de l’Etat néerlandais- dont l’un ou l’autre devrait pouvoir être vérifié pour voir quel crédit on peut donner au témoignage.

 

"Nous étions évidemment intéressés par ce qu’il avait à nous dire sur Marc Dutroux" explique plus tard Marcel VERVLOESEM. "Mais nous prenions tout cela avec beaucoup de distance. Nous avons écouté, posé des questions et pratiquement toujours obtenu des réponses. Il était clair que nous ne pourrions pas aller beaucoup plus loin en une seule soirée. Quand des témoins comme Robert Jan W. se mettent à parler, leur histoire ne sort pas comme un roman bien construit. Il faut prendre le temps, laisser une certaine confiance s’installer, etc. Et donc, on lui a dit : ok, assez sur le sujet Dutroux. Que voulez-vous encore nous dire ?"

 

Robert Jan W. embraie alors sur les autres figures du groupe et explique qui faisait quoi. Il parle apparemment sans problème. Il ne fuit pas les regards. Et n’a pas l’air tendu, même si le cendrier devant lui n’en finit pas de se remplir. Il donne des noms et des adresses. C’est moins facile, semble-t-il, de parler des enfants, de ce qui leur arrivait. Il s’arrête au beau milieu de phrases qu’il n’achève pas. Cela arrive chaque fois qu’il cite cette villa de la banlieue d’Amsterdam où il raconte qu’il se serait passé beaucoup de choses. On apprendra plus tard qu’il situe là les tournages des snuff-movies.

 

A Amsterdam même, il y avait encore une adresse, dit-il, où ils faisaient des films et des photos pédophiles. Un certain H., un Indonésien, y a amené beaucoup d’enfants. C’était à l’Admiral Deruyterweg. Au numéro 111.

 

Plus tard dans la soirée, on lui demande si le nom de Roxanne lui dit quelque chose. La réponse est non. "Maîtresse Roxanne ?" n’amène pas plus de réaction. Quelques jours plus tard, il la reconnaîtra dans une série de photos variées : "elle tient un bar à Amsterdam".

 

Admiral Deruyterweg, 111 a été jusqu’en 1997 l’adresse de Rex Production et de Roxanne Films Production, deux sociétés qui appartiennent toutes les deux à Maîtresse Roxanne, dont les "vidéos sadomaso sont tellement hard que le cameraman devait vomir" ! C’est Michel NIHOUL lui-même qui le dit dans une de ses auditions.

 

Maîtresse Roxanne est une blonde platine au suave accent français. Dans "La Belgique soumise", sorte de catalogue vidéo de quelques rendez-vous sadomaso du Royaume, elle écarte sa robe de cuir pour faire admirer ses attributs masculins. Roxanne s’appelle Didier PELLERIN, né à Paris en 1959. Habitué(e) du Dolo, qu’on ne présente plus, fréquenté aussi -entre autre faune- par son avocat Edouard V. dit Doudou. Et un couple de ses adeptes : Didier L. qui, selon NIHOUL encore, aurait tenu la caméra pour Roxanne, et son amie qui a été la secrétaire de la maîtresse. "Le commerce de cassettes pédophiles est très lucratif en Belgique, mais très dangereux", aurait dit Roxanne à un témoin. Un autre signale qu’il a vu chez elle des photos d’enfants enchaînés ou menottés. "Elle a quatre représentants qui roulent en porsche" explique Michel NIHOUL. "Ses cassettes sont vendues en Belgique, aux Pays-Bas, en France et en Allemagne. Didier L. et son amie avaient une porsche. Quand l’affaire Dutroux a éclaté, ils sont partis vivre dans les Caraïbes."

 

"J’ai employé Marleen DE COCKERE une semaine comme secrétaire" déclare Didier PELLERIN quand la PJ de Bruxelles l’auditionne en octobre 1996. "Elle s’occupait des papiers d’une société de production de films sadomaso exploitée aux Pays-Bas. Je n’ai jamais rencontré NIHOUL, sauf quand il venait chercher Marleen au travail".

 

NIHOUL l’admet quand la PJ l’interroge un mois plus tard : Marleen a bien fait un essai comme secrétaire, mais ce qu’il sait sur Roxanne, c’est de son ancienne secrétaire, l’amie de Didier L., qu’il le tient.

 

Comme un précédent numéro de N’oubliez Pas ! l’a montré [1], Didier PELLERIN alias Roxanne est encore en "relations d’affaires" avec deux personnages plutôt inquiétants dont les sociétés ont régulièrement commercialisé ses vidéos sadomaso.

 

Le premier, Daniel MESSINGER, richissime homme d’affaires qui possédait une somptueuse villa de 180 millions de FB à Saint-Raphaël, sur la côte d’Azur, s’est lancé dans la production de films pornos, en 1989. En 1994, il était mis en cause dans la disparition de deux jeunes Françaises et inculpé de séquestration et de proxénétisme.
Après six mois de prison, malgré des charges accablantes, on l’a libéré. Il a aussitôt pris la fuite. L’enquête disposait pourtant de ses carnets personnels où il expliquait à quel point il appréciait les relations sexuelles avec les enfants et comment fonctionnait sa filière de trafic d’enfants avec l’Asie et les pays de l’Est.

 

Le second n’est autre que Gérard MENOUD, décrit comme le roi du porno français à travers une société, Défi Production, qui sera citée en Belgique lors de l’enquête de Neufchâteau sur Abrasax à Forchies-la-Marche. C’est que Défi Production diffusait les "enseignements" vidéofilmés d’une importante secte satanique, la Wicca. Selon certaines sources, c’est Roxanne qui aurait réalisé ces cassettes, étant elle-même une importante figure de la secte. Il est encore remarquable de découvrir que parmi les charges retenues contre Daniel MESSINGER se trouvait la mort d’une jeune fille de 19 ans, de la région d’Antibes en France, au cours d’un rituel satanique.

 

Gérard MENOUD sera lui aussi arrêté pour viols, corruption de mineurs, diffusion d’images de mineurs à caractère pornographique, etc. Au cours de l’enquête, il déclarera que Daniel MESSINGER et Marc Dutroux se connaissaient et se sont rencontrés plusieurs fois.

 

Enfin, Roxanne elle-même n’a plus un casier vierge. Didier PELLERIN a été condamné à trois ans de prison pour, notamment, association de malfaiteurs, coups et blessures volontaires, exercice illégal de la médecine ( !) et pornographie.

 

marcelOn peut déjà le prévoir : ceux qui ont adopté la confortable explication d’un Dutroux isolé ne verront dans ce qui précède que de simples coïncidences au milieu d’une série -certes impressionnante mais néanmoins banale- de relations commerciales, sans rapport avec la criminalité organisée en matière de pédopornographie. Les mêmes jugeront certainement que Robert Jan W. -comme quelques témoins belges avant lui- est un mythomane et ses révélations, des pistes farfelues.

 

"Il y a en tous cas au moins une chose sur laquelle on ne peut pas faire l’impasse dans le témoignage de Robert Jan W.", répond Marcel VERVLOESEM, "c’est qu’il a vécu dans ce milieu sadomasochiste d’Amsterdam pendant 15 ans. Il s’est enfui de sa famille à l’âge de 13 ans et s’est retrouvé prostitué dans le circuit en tant que "esclave". Ensuite, vers 22 ou 23 ans -au moment où il dit être sorti du réseau pédophile-, un certain V. l’a incité à devenir lui-même un maître, ce qu’il a fait. Il vivait toujours dans ce milieu quand nous l’avons rencontré. Il nous a montré son appartement, qui est équipé pour des séances de ce genre. Il nous a remis quantité de revues sadomasochistes, ses agendas personnels et du matériel informatique. Et tout correspond. Au départ, Robert Jan W. nous a raconté ce qu’il savait de ce réseau de pédopornographie, mais quand il a finalement reconnu qu’il avait lui-même participé à plusieurs séances qui s’étaient terminées par la mort d’enfants, nous n’avons plus eu d’autre choix que de signaler les faits au Parquet d’Haarlem. Avec son accord, d’ailleurs, car il demandait alors à être protégé."

 

Zandvoort, où Morkhoven a dénoncé le réseau Appolo de Gerry ULRICH en 1998 , n’est qu’à quelques kilomètres de là. Un simple appartement, bourré d’ordinateurs qui commercialisaient vingt-quatre heures sur vingt-quatre des films et des photos - 90 000 selon la police locale - d’abus sexuels sur des enfants. Quelques-uns sont des bébés qui n’ont pas plus de quelques mois. Des milliers de visages sont identifiables, pourtant, bien peu sont recherchés. Des bébés, de petits enfants, des garçons, des petites filles belles comme des anges et salies au-delà de l’imaginable. Au-delà de ce qu’on peut décrire.
Parmi ces photos figurent des scènes de torture. Des enfants ligotés, attachés, menottés. Parfois les yeux bandés. Qui subissent les pires sévices.

 

Gerry ULRICH est mort quelques semaines après avoir donné à Morkhoven une partie de son matériel pédophile. Son compagnon et associé, le Belge Robbie VAN DER PLANCKEN, 26 ans, l’a tué à Voltera, en Italie. On peut supposer qu’il fallait le faire taire. VAN DER PLANCKEN est aujourd’hui en prison à Pise pour ce meurtre. Malgré son implication évidente dans le réseau de Zandvoort, la justice néerlandaise n’a pas l’intention de le poursuivre.

 

Robert Jan W. affirme que Robbie VAN DER PLANCKEN aussi faisait partie du réseau qu’il dénonce. Qu’il fréquentait le bar où la bande se réunissait. ULRICH, dit-il, il ne l’a jamais vu. "C’est à vérifier, bien sûr, mais cela n’a rien d’impossible", commente Marcel VERVLOESEM, "parce que nous avons des photographies qui montrent clairement que Robbie VAN DER PLANCKEN se prostituait aussi dans le sadomasochisme. Nous savons que Robbie VAN DER PLANCKEN était lié avec pas mal de monde dans le circuit de la prostitution et de la pornographie enfantine. Il était le grand ami de Lothar GLANDORF, qui a été condamné à 6 ans de prison quand la police a sorti une cinquantaine de garçons mineurs de ses bordels à Rotterdam, en 1994. Et GLANDORF faisait partie du réseau de Tamise. VAN DER PLANCKEN connaissait aussi Edward, le jeune britannique qui témoigne dans l’émission Boys Business de la BBC pour dire qu’il a vu de ses yeux un snuff-movie tourné sur un bateau aux Pays-Bas. Edward dénonce un dangereux pédophile britannique, Warwick SPINKS, trafiquant d’enfants, qui a longtemps vécu à Amsterdam et qui doit sévir à Prague aujourd’hui. Et SPINKS connaissait toute la bande qui gravitait autour de Robbie VAN DER PLANCKE ; nous pouvons le démontrer par toute une série de preuves concrètes."

 

Robert Jan W., ou Edward ne sont pas des témoins isolés. La police britannique avait mené une enquête fouillée en 1998 au départ des déclarations d’un certain Terry. Elle avait pu recueillir d’autres indices et constater les multiples activités et connexions locales de la communauté de pédophiles britanniques exilés à Amsterdam, dont la plupart avaient déjà eu affaire à la justice. Malgré cela, les policiers anglais se sont heurtés à un mur quand ils ont demandé la collaboration de leurs collègues aux Pays-Bas.

 

Le lundi 12 mars, deux semaines après ses premières déclarations à Haarlem, Robert Jan W. était entendu toute la journée par la police d’Amsterdam. Elle affirme qu’elle va mener l’enquête. Wait and see.

 

MAIS ENCORE…

 

En septembre 1995, trois mois après la disparition de Julie et de Melissa, une piste hollandaise apparaît dans l’enquête quand on apprend qu’un témoin aurait vu Melissa dans un bordel d’Amsterdam. P.V., 28 ans, le nie quand il est entendu… neuf mois plus tard, mais raconte qu’il a lui-même été victime, quand il avait 16 ans, d’un certain Alex MAASDAM, à l’Insulindeweg, 106D, Amsterdam. Là, dit-il, c’était le "circuit des mineurs disparus et enfants belges (tant garçons que filles) enlevés. Nous devions participer à des enregistrements pornographiques."

 

P.V. n’est pas pris au sérieux. Ce qui ne l’aide pas, c’est qu’il est entre-temps détenu à la section psychiatrique de la prison de Gand. Et qu’en 1999, il tente de relancer l’affaire en y impliquant Marc Dutroux. "Non, je n’ai aucune preuve", dit-t-il aux gendarmes qui l’auditionnent à la demande du Procureur BOURLET. Puis, "c’est plus fort que moi, j’invente ce genre d’histoire pour attirer l’attention."

 

Et pourtant…

 

Karel MAASDAM, alias Alex PRIVÉ, 55 ans, Insulindeweg, 106D à Amsterdam a -encore- été condamné à 3 ans de prison en février 99 pour débauche de mineurs et pour la réalisation et la distribution d’une importante quantité de pornographie enfantine.

 

La dernière enquête à sa charge a démarré dans la foulée de l’affaire Zandvoort quand il est apparu que… Robby VAN DER PLANCKEN travaillait aussi pour Maasdam. Les victimes de Maasdam faisaient la navette avec Rotterdam où elles étaient prostituées dans les bars de… Lothar GLANDORF. C’était le cas d’un jeune frère de VAN DER PLANCKEN, déjà identifié par la police de Waarle en 1992, quand elle cherchait un flagrant délit de trafic d’enfants et avait trouvé deux garçons en train de visionner du porno avec quelques adultes : VAN DER PLANCKEN et GLANDORF, bien sûr, mais aussi… Norbert DE RIJCK, le Belge du réseau de Tamise, dont le carnet d’adresses transmis en 92 au Parquet de Turnhout indique bien entendu : Insulindeweg, 106D à Amsterdam.

 

Le monde est petit ? Alors encore ceci : la société D., qui distribue les vidéos pédopornos de Maasdam appartient à K. qui possède aussi… le bar d’Amsterdam cité par Robert Jan W.

 

MORKHOVEN : une lutte efficace contre les réseaux pédo-criminels(N’oubliez pas ! n°1, 3, 6 & 8)

 

Pendant que la presse continue à vouloir discréditer Marcel VERVLOESEM, pionnier de l’ASBL Werkgroep Morkhoven, sur la base des déclarations d’une avocate flamande l’accusant d’être lui-même un pédophile (sic), les malfaiteurs dénoncés par le patient travail de l’association voient la gravité de leurs crimes contre les enfants confirmée par différentes juridictions.

 

C’est ainsi que Norbert DE RIJCK, de Tamise, qui était au centre de la filière qui offrait aux pédophiles le voyage à Madère (île portugaise face au Maroc) pour y profiter de la pauvreté des enfants, et dont, à certains moments, il filmait lui-même les douteux exploits dans des hôtels crasseux, s’est vu récemment condamner par la Cour d’appel de Gand une peine de huit ans de prison (en première instance, la peine était de cinq ans…).

 

N’oublions pas que le parquet de Termonde (dont Tamise dépend) avait la preuve filmée de l’existence de ces crimes contre les enfants de Madère, depuis 1992, mais qu’il a laissé ces bandes vidéo dormir dans les caves du palais. Ce n’est que par l’action du groupe Morkhoven que des copies de ces films furent remises aux autorités judiciaires portugaises, qui lancèrent en 1997 des mandats d’arrêts internationaux. Mais Norbert DE RIJCK fut jugé en Belgique, comme son complice VAN DER NAETEN fut jugé aux Pays-Bas. Ce dernier s’en tire avec deux ans et demi de prison, qui viennent également d’être confirmés par la Cour d’appel d’Amsterdam. Le contact portugais de ce réseau, DE SOUZA, a été condamné à deux ans par le tribunal de Funchal (Madère).

 

De plus, comme le groupe Morkhoven a pu prouver qu’un jeune garçon portugais avait été emmené à Hulst, aux Pays-Bas, deux autres mandats d’arrêts internationaux ont abouti à l’arrestation de deux autres membres de ce triste réseau : Bert MULLENDERS et Richard HARTER. Après un an d’emprisonnement en Hollande et après une action en référé intentée par les deux hommes contre l’Etat hollandais et le Werkgroep Morkhoven, les autorités ont estimé les charges retenues contre eux suffisamment accablantes pour décréter l’extradition vers le Portugal, à Funchal, où se déroule actuellement leur procès au cours duquel Marcel VERVLOESEM a été appelé à témoigner.

 

Cette rigueur et cette ténacité du citoyen VERVLOESEM expliquent bien pourquoi il est harcelé par certains milieux. Les journalistes devraient avoir conscience de son action véritable avant de tomber dans les pièges de la désinformation !

 

Source:

http://verdwijningen.skynetblogs.be/archive/2008/07/17/les-belles-relations-de-dutroux-l-isole.html

 

Il y aurait une K7 vidéo du meurtre des fillettes (Julie et Melissa)

Une cassette vidéo du meurtre de Julie et Mélissa existerait bel et bien. En 2004, un autre député, Albert Mahieu, écrit au président de la Cour d'Assises d'Arlon, où est jugé le dossier Dutroux bis. Il lui parle d'une cassette vidéo du meurtre des deux petites qui aurait été visionnée par une connaissance. Or, cette personne veut s'en servir pour briser la carrière du cardinal Danneels, candidat pour succéder à Jean Paul II. Cela choque Mahieu au plus haut point, si bien qu'il va de ce pas prévenir l'écclésiastique du plan élaboré contre lui... Quelle ne fut pas sa stupéfaction quand Danneels se montre surtout préoccupé par la question de savoir s'il est visible sur ladite cassette!

 

Mahieu détaille les faits, qui remontent à 2004: une connaissance de longue date qu'il appelle X est préoccupé par le fait que le cardinal Belge Danneels, qui proclame lutter contre la pédophilie dans l'Eglise, ne fait en réalité que les protéger. Et comme Danneels est l'un des candidats possibles à la succession de Jean-Paul II, certains membre de la Franc Maçonnerie, dans une loge de Gand, cherchent à s'opposer à une telle promotion. Ils veulent donc ruiner sa réputation.

Le 15 janvier 2004, une réunion de travail a lieu entre Mahieu,  X et son avocat Y, qui est un ancien avocat de Dutroux décédé aujourd'hui. X révèle alors qu'il a regardé une K7 vidéo fournie par quelqu'un de proche des "renseignement généraux" belges et dont il a fait une copie. Mahieu écrit:

Au sujet de ce groupe, quelques noms circulent mais moins de la moitié des protagonistes auraient été identifiés. Ceux qui l'ont été sont des politiciens, et probablement Danneels puisque X et son groupe voulaient faire pression contre lui grâce à cette vidéi.

Mahieu décrit ensuite la scène immonde de la torture des deux petites racontée par X. Les petites finissent empalées, ce qui correspondrait avec la première autopsie des deux corps, autopsie introuvable aujourd'hui. En outre, ledit X, en regardant les photos des autopsies des deux fillettes, aurait repéré les traces des maltraitances qu'il a vues sur la cassette. Ce que des spécialistes étrangers auraient confirmé. D'après X, les enfants n'ont pas pu survivre à un tel traitement.

X a évoqué cela devant un journaliste du quotidien national belge Le Soir, qui s'est empressé de ne rien faire. X dit ensuite qu'il a aussi envoyé la K7 en question au Vatican, où elle aurait été regardée.

Mahieu, fervent catholique, est choqué par toutes cas manigances contre Danneels et décide de prévenir l'intéressé de ce qui se trame contre lui. Il le rencontre donc le 5 février 2004 à l'archevêché de Malines-Bruxelles.

L'entretien dure 40  minutes et Danneels se montre d'emblée très froid. Mahieu se présente longuement, puis demande à Danneels s'il connaît X. Le primat de Belgique répond que non. Pourtant, X prétend correspondre avec lui.

Mahieu explique donc ce qu'il s'est produit lors de la réunion du 15 janvier et de ce qu'il y a appris. Le député précise bien qu'il n'a pas vu la cassette et ne fait que relater les propos de X.

Le député est mal à l'aise car l'homme d'Eglise face à lui "reste de marbre et ne réagit absolument pas au récite des atrocités énoncées, comme s'il s'agissait d'une banalité", y compris lorsque Mahieu cite le nom du fameux politicien PS.

Interloqué, Mahieu fait une courte pause, et c'est là que Danneels lui aurait seulement demandé "Sta ik d'r ook op?", soit "suis-je également dessus?". Ce à quoi, Mahieu lui répond que non, "évidemment", car "cela est impossible". Ces paroles ressemblent, pour le politicien, à un "aveu implicite", puisqu'il n'a jamais rien dit au cours de cet entretien qui aurait pu laisser penser à Danneels qu'il aurait pu être visible sur ladite K7.  De plus, Danneels se serait montré assez insistant à ce sujet, à tel point que Mahieu doit lui confirmer plusieurs fois qu'il "ignore le contenu exact de la cassette et qu'il est venu dans le but de lui apporter son aide", et il aurait également refusé de porter plainte contre X, celui qui a vu ladite K7.

Le député écrit ensuite :

Choqué, Mahieu veut faire sortir l'affaire, mais X ne le suit pas. En mars 2004, il rencontre des responsables du Vatican (dont Ratzinger, futur Benoît 16)  à plusieurs reprises en mars 2004 pour leur expliquer toute l'histoire. Mais, il semble qu'ils avaient déjà la copie de la fameuse cassette ainsi que le dossier d'instruction de l'affaire Dutroux. Ce qui n'a semble-t-il rien changé puisque Danneels n'a pas été écarté  pour autant de la course à l'investiture papale. Quant à Mahieu, il est mort en janvier 2011 d'un cancer qui s'était déclaré trois ans plus tôt à 68 ans.

On peut aussi redire que le dossier bis, jugé à la cour d'Assises d'Arlon où la lettre de Mahieu a été envoyée, s'est conclu par des non lieux pour tout le monde. Au lieu d'analyser tous les témoignages et toutes les preuves disponibles, on s'est contenté d'analyser quelques cheveux, ce qui n'a bien sûr rien donné.

 

Six ans plus tardSoir_Kroll_Mgr_0707_Danneels_se_confesse

Lors de l'explosion du scandale de la pédophilie dans l'Eglise belge, et surtout du silence assourdissant des autorités, il y a eu des perquisitions chez Danneels et à l'archevêché, comme chez plein d'autres membres de l'Eglise. Mais, on a retrouvé dans son disque dur les photos des autopsies des deux petites (ainsi que d'autres documents sur l'affaire Dutroux), et Danneels a déclaré que c'était Mahieu qui les lui avait remises. Réponse de la justice, selon le quotidien la Dernière Heure: "Par la suite, Mahieu le justicier demandera audience au pape à Rome. Toujours est-il que ces documents n’avaient pas à sortir du dossier Dutroux : le parquet annonce l’ouverture d’une information à charge de X pour violation du secret professionnel. Pas question par contre à ce stade, d’un dossier (contre Mgr Danneels) pour recel".

Quand on a retrouvé ces documents et ces photos à l'achevêché (ou chez Danneels), on a d'abord dit qu'elles appartenaient à Danneels et que Mahieu les lui avait données, avant de déclarer que finalement non, c'est "un tiers" qui les a envoyés à un des collègues de Danneels, Mgr Léonard. Enfin, il y a eu la piste du "magazine anglais"...

En 1996 ou 1997, on avait déjà évoqué l'existence de nombreuses K7 pédophiles retrouvées chez Dutroux. Sur certaines, lui et/ou des personnalités politiques sont visibles alors qu'ils violent des enfants et des ados probablement sous l'emprise de médicaments (on en a d'ailleurs retrouvé des quantités considérables lors des perquisitions chez Dutroux). C'est la future présidente du Sénat belge, Anne Marie Lizin, qui en parle aux journalistes en ces termes: " Nous étions en discussion, Jean-Denis Lejeune [le père de Julie Lejeune, qui a contribué à la mise en place de Child Focus avec Lizin] et moi avec Elisabeth Yorre et John Raunburn de 'Missing Children' quand un coup de fil est arrivé. Comme c'était un gendarme belge, un certain Patrick du BCR (Bureau central des Recherches), et qu'il parlait de l'affaire Dutroux, les Américains ont branché le haut parleur... C'est ainsi que nous l'avons entendu dire que des cassettes pédophiles avaient été saisies et qu'il y avait des personnalités politiques dessus. Les films montraient un acte de viol et des violences. Dans un article sous encadré paru dans le quotidien Le Soir, daté du 16 mars 2004, le journaliste Marc Metdepenningen précisait même que 'la caméra était tenue par Michelle Martin, l'épouse de Dutroux, et qu'elle s'attardait sur le violeur et sur des personnes qui y assistaient et qui étaient au nombre de 15 à 20". Anne Marie Lizin a ensuite ajouté: "En restant schématique, on peut dire que les spécialistes américains du Centre s'étonnent qu'aucun progrès n'ait encore été fait, en exploitant le matériel saisi, dans l'identification des clients... Ils craignent, étant donné le contenu explosif de ces enregistrements, que ces cassettes soient détruites ou endommagées afin de les rendre inexploitables".

Et bingo! Les cassettes de Dutroux (sauf les plus anodines) ont disparu dans les couloirs des palais de Justice belges, qui ont décidément beaucoup de fuites.

Une autre histoire a circulé au sujet de Danneels à la fin des années 90: "Celui-ci aurait 'égaré' dans de curieuses circonstances sa bague d'évâque, sensée être portée en permanence (...)  Plusieurs semaines après ladite perte, un jeune adolescent maghrébin de 11 ans tenta de revendre la bague du cardinal dans une bijouterie de Malines. Le bijoutier étonné fera appel à la police et le jeune homme sera interpellé. Un article du 'Belang Van Limburg' passé très discrètement dans la presse laisse entendre que l'adolescent aurait 'trouvé' l'anneau dans les appartements privés du cardinal, à l'archevêché de Malines... La police a contacté l'archevêché qui déclara qu'il n'y avait jamais eu de cambriolage. L'affaire fut très rapidement enterrée et classée sans suite. Le jeune homme quant à lui ne fut jamais inquiété".

Bref, les questions sans réponse restent nombreuses dans ce dossier. Et il faudrait commencer par expliquer quelles investigations ont été menées au sujet de cette fameuse cassette, ce qu'il en est advenu, et pourquoi personne n'a été inquiété à ce propos.

Pièce jointe:

La lettre de Mahieu au président de la Cour d'Assises d'Arlon: Télécharger le PDF

 

SOURCE DondeVamos?
 

 

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